Les Perturbateurrs Endocriniens
« Pourquoi l'UE n'arrive-t-elle pas à trancher sur les perturbateurs endocriniens ? » Les substances chimiques : la France, le Danemark et la Suède font blocage !!! POURQUOI ? celui qui rend l’avis technique n’est pas totalement irréprochable. Les questions environnementales et sanitaires ne sont pas une priorité dans les arbitrages politiques. QUE FAIRE aujourd'hui ? C’est ce que se demande La Croix, qui constate que « pour la huitième fois en un an, les États de l’UE ont échoué mardi à se mettre d’accord sur une définition réglementaire des substances chimiques qui interfèrent dangereusement avec le système hormonal ».
Le journal relève que « pour être votée, cette disposition requiert la majorité qualifiée des États de l’UE, mais la France, le Danemark et la Suède font blocage et demandent des critères d’identification plus protecteurs ».
Sous sa rubrique « débat », La Croix livre les propos de Florent Saint-Martin, membre du College of Europe, spécialiste des questions de lobbying européen, qui remarque :  « On attend peut-être de la Commission européenne quelque chose qu’elle ne peut pas faire. Certes, on peut sans doute reprocher à l’exécutif européen de ne pas suffisamment faire entendre sa voix sur le sujet, mais il ne doit pas être le seul à endosser la responsabilité des blocages. Car ce sont aussi les États qui n’arrivent pas à se mettre d’accord à la majorité qualifiée ».
Il ajoute que « la Commission européenne n’a pas la main sur tout. Notamment, elle n’a pas de prise sur les agences européennes qui fournissent la compétence technique et les panels d’experts, qu’il s’agisse de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ».
« Or, il y a un problème lorsque celui qui rend l’avis technique n’est pas totalement irréprochable. La Commission devrait au moins avoir un contrôle sur ces agences pour améliorer la gestion des conflits d’intérêts, alors que la littérature sur la dangerosité des perturbateurs endocriniens commence à être bien fournie », poursuit-il.
De son côté, Natacha Cingotti, chargée de campagne « santé et produits chimiques » au sein du réseau Heal, déclare que « la méthode n’est pas la bonne car elle est trop opaque. Des experts mandatés par des États membres discutent à huis clos d’une proposition de la Commission sans qu’aucun observateur ne soit présent ».
« Par ailleurs, la Commission privilégie une approche trop compartimentée, c’est-à-dire en séparant les divers secteurs – les critères proposés ne couvrent que les pesticides, négligeant de nombreux secteurs comme /- les cosmétiques, ou - les produits pharmaceutiques. Il faudrait plutôt regarder les choses dans leur ensemble »,  note-t-elle.
Elle ajoute que « la position de la Commission n’est pas claire. Elle est brouillée à la fois par une inertie face :- au consensus scientifique, - le lobbying intense de l’industrie des pesticides et des produits chimiques, son credo qui la pousse :- à chercher toujours plus de croissance, et - ses divisions internes, avec des directions qui s’affrontent. Les questions environnementales et sanitaires ne sont pas une priorité dans les arbitrages politiques ».
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