Qui a peur ? Rôle de la vitamine A
« Rougeole : la peur d'une "épidémie d'ampleur" » La rougeole est une maladie habituellement bénigne. Cependant, si vous êtes enceinte ou si vous avez un déficit immunitaire, n’hésitez pas à consulter votre médecin si vous avez été en contact avec un cas de rougeole ou si vous croyez en présenter les symptômes.
Efficace La vitamine A est une vitamine essentielle, apportée par l’alimentation et notamment les produits d’origine animale (foie, abats, lait entier, beurre…). Plusieurs études menées dans les pays en développement ont montré qu’une supplémentation en vitamine A permet de réduire le taux de mortalité des enfants âgés de 6 à 59 mois, notamment en réduisant le risque de diarrhée7. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande « d’administrer à tout enfant pour lequel on pose le diagnostic de rougeole, deux doses de complément vitaminique A à 24 heures d'intervalle », afin de réduire le risque de lésions oculaires et la cécité. L’administration de vitamine A permettrait également de réduire la mortalité de 50% (baisse du taux de pneumonie, de bronchite et de diarrhée). En 2005, une synthèse de 8 études, portant sur 429 enfants de moins de 15 ans, a confirmé que l’administration de deux doses élevées de vitamine A permet de réduire la mortalité des enfants de moins de deux ans ayant contracté la rougeole8.
 
 
 
La peur d'une "épidémie d'ampleur"
C’est ce que titre "Le Parisien", qui indique : 
« Vous êtes né dans les années 1980… Vérifiez sur votre carnet de santé que vous êtes vacciné contre la rougeole. Il n’est pas trop tard, assurent les autorités qui alertent […] sur cette épidémie en pleine extension ».
Le journal relève en effet que les 
« enfants nés au début des années 1980 [sont] aujourd’hui en première ligne face à l’épidémie de rougeole qui gagne du terrain en France ».
Le quotidien observe qu’
« alors que 913 cas se sont déclarés depuis novembre dans 59 départements et [que] les cas sont en augmentation de 46% ces 3 dernières semaines, les autorités sanitaires ont appelé à vérifier sur les carnets de santé que chacun a bien reçu les deux doses du vaccin contre la rougeole, cette maladie dangereuse et ultra-contagieuse ».
Le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS), a déclaré hier que :
« la maladie évolue rapidement. La crainte est celle d’une épidémie d’ampleur comme celle de 2008-2012 et particulièrement 2011 avec 15.000 cas déclarés en France ».
Le Parisien évoque ainsi 
« une couverture vaccinale «insuffisante». Il n’y a tout simplement aucun département français qui atteint les 95% de couverture nécessaire pour interrompre la circulation du coriace virus. Face à ce constat, les autorités alertent notamment ceux nés à partir de l’année 1980 ». 
Le ministère de la Santé indique qu’
« avant, ils ont probablement déjà eu la rougeole et sont protégés ».
Le journal rappelle en effet que 
« recommandée depuis 1983, la vaccination s’est mise en place progressivement et beaucoup d’enfants nés au début des années 1980 n’ont pas reçu la piqûre ou une seule des deux doses préconisées, formant comme un «réservoir» de personnes réceptives à la maladie ».
« Infectieuse, celle-ci se transmet par l’air (toux, éternuements…) et peut entraîner des complications neurologiques, des handicaps définitifs, voire des décès. Une jeune femme non vaccinée est décédée en février à Poitiers »,souligne le quotidien.
Le Parisien explique que 
« les non-vaccinés peuvent rattraper leur retard en se faisant administrer une ou deux des doses manquantes. Des préconisations qui valent particulièrement si l’on a été en contact avec un malade de la rougeole (on peut se faire vacciner jusqu’à 3 jours après l’exposition). Mais aussi pour les femmes ayant un projet de grossesse car la vaccination durant celle-ci n’est pas possible ».
Le journal précise que « d’autres personnes, immunodéprimées ou âgées de moins de 6 mois, ne peuvent recevoir le vaccin. Seule la barrière collective peut les protéger. Sur les 21 décès intervenus depuis 2008, 8 étaient immunodéprimés et ne pouvaient compter que sur la solidarité des autres… ».
Le Parisien évoque en outre les professionnels de santé, constatant qu’
« avec à peine un vacciné sur deux, ils sont, comme ceux de la petite enfance, les «cibles» du directeur général de la santé ». 
Le Pr Salomon a souligné :
 « Ils ont un devoir de se protéger, pour eux-mêmes et pour les autres. C’est une question de déontologie. […] Une réflexion sur la question [de l’obligation de se faire vacciner] est en cours mais nous insistons dans un premier temps sur la responsabilité qui est la leur ».
Le Figaro constate également que 
« les autorités redoutent une flambée des cas de rougeole. L’épidémie, particulièrement forte dans le Sud-Ouest, menace un million de Français insuffisamment vaccinés ». 
Le journal souligne que 
« désormais, la couverture vaccinale est passée en dessous des 95% nécessaires pour interrompre la circulation du virus dans la population française ».
Il cite notamment le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité Infections respiratoires et vaccination de Santé publique France, qui indique : 
« Nous voulons absolument éviter la situation de 2008-2012 avec une épidémie de très grande ampleur en France, responsable de près de 25.000 cas de rougeole déclarés, dont 1.500 pneumonies graves, 35 encéphalites et 20 décès ».
« Plus d’un million de personnes en France sont aujourd’hui susceptibles de faire une rougeole si elles sont en contact avec un malade selon une extrapolation d’une étude de 2013 qui montrait que 9,2% des jeunes adultes (18-32 ans à l’époque) n’avaient pas d’anticorps protecteurs contre la rougeole », précise le responsable.
 
 
 
Les premiers symptômes apparaissent environ 10 (7 à 14) jours après l’infection :
 
fièvre (environ 38,5°C, pouvant facilement atteindre 40 C)
écoulement nasal
yeux rouges et larmoyants (conjonctivite)
sensibilité à la lumière en cas de conjonctivite
toux sèche
mal de gorge
fatigue et malaise général
Après 2 à 3 jours de toux, apparaissent :
 
des points blancs caractéristiques dans la bouche (taches de Koplik), sur la face interne des joues.
une éruption cutanée (petites taches rouges), qui débute derrière les oreilles et sur le visage. Elle se propage ensuite au tronc et aux extrémités, puis disparait après 5 à 6 jours.
La fièvre peut persister et être assez élevée.
 
Attention, une personne qui a contracté le virus de la rougeole devient contagieuse dès cinq jours avant l’apparition des premiers symptômes, et jusqu’à cinq jours après le début de l’éruption cutanée.
 
 
Personnes à risque
Les personnes les plus à risque de contracter la rougeole sont les personnes non vaccinées. Parmi elles, certaines sont particulièrement susceptibles de souffrir d’une forme grave ou de complications :
 
Les nourrissons de moins de un an et les adultes de plus de 20 ans
Les personnes ayant un déficit immunitaire
Les personnes souffrant de malnutrition
Les femmes enceintes
Chez les femmes enceintes, la rougeole peut avoir des conséquences graves sur le fœtus, augmentant le risque de fausse-couche et d’accouchement prématuré. Elle expose aussi la mère à des complications respiratoires graves, pouvant nécessiter une hospitalisation.
 
Facteurs de risque
Voici les facteurs qui peuvent augmenter le risque de contracter la rougeole :
 
ne pas être vacciné(e)
voyager dans des pays où la prévalence de la rougeole est élevée
avoir un déficit en vitamine A
Pourquoi prévenir? 
Bien que la rougeole soit bénigne dans 90 % des cas, elle peut entrainer des complications potentiellement fatales, notamment une encéphalite, ainsi que des hospitalisations pour pneumonie. Comme il s’agit d’une maladie très contagieuse, la vaccination d’une grande part de la population (95%) est nécessaire pour stopper la circulation du virus. 
Peut-on prévenir? 
Le meilleur moyen de prévenir la rougeole est d’être vacciné et de faire vacciner ses enfants. Le vaccin existe sous forme combinée et protège efficacement contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin « ROR »). Deux doses doivent être administrées aux enfants, une à l’âge de 12 mois et l’autre entre 13 et 24 mois.
Une vaccination de « rattrapage » est par ailleurs recommandée en France chez les enfants non vaccinés âgés de plus de 2 ans, chez les adolescents et les jeunes adultes non vaccinés à l’âge de 30 ans, ainsi que chez les professionnels de santé. 
En théorie, l’éradication définitive de la rougeole dans le monde est possible, car le vaccin est très efficace : il offre 90 % de protection après une dose et plus de 95 % après deux doses3.
Mesures préventives de base 
Lorsqu’un cas de rougeole est diagnostiqué, il fait l’objet en France d’une déclaration obligatoire du médecin auprès du Service de Veille sanitaire de l'Agence régionale de santé. Le malade doit être isolé pendant toute la période de contagion, c’est-à-dire jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption cutanée. Au Québec, les cas sont déclarés au Bureau de surveillance et de vigie du Ministère de la Santé et des Services Sociaux.
Les personnes ayant été en contact avec le malade peuvent être vaccinées si elles ne le sont pas déjà. Selon les cas, on peut aussi leur administrer un traitement préventif par voie intraveineuse (à base d’immunoglobulines). Cela permet de protéger les personnes fragiles, en particulier les femmes enceintes, les enfants de moins de 12 mois non vaccinés ou les personnes ayant un déficit immunitaire4. 
 
Remarque : La baisse du taux de vaccination contre la rougeole ces dernières années s’explique en partie par la croyance selon laquelle le vaccin ROR pourrait rendre certains enfants autistes, suite à la parution d’une étude du Dr Wakefield en 1998. Depuis, de nombreuses études sont venues démentir l’existence d’une association entre la vaccination ROR et les troubles autistiques5. Dans un avis du 28 janvier 2010, le General Medical Council britannique, équivalent du Conseil de l’Ordre des médecins, a dénoncé le manque de rigueur et de crédibilité scientifique de l’étude du Dr Wakefiled, ainsi qu’un manquement à l’éthique médicale6. La revue The Lancet, dans laquelle avait été publié ce travail, a même supprimé l’article à l’origine de la polémique. L’ensemble de la communauté scientifique s’accorde pour dire qu’il n’y a pas de risque accru de devenir autiste suite à cette vaccination.
 
Comme pour beaucoup de maladies virales, il n’existe pas de traitement spécifique contre la rougeole. En France, cependant, un suivi médical est nécessaire car les cas de rougeole doivent être obligatoirement déclarés aux autorités sanitaires.
 
Le traitement est symptomatique : il vise à soulager la fièvre et les douleurs si elles sont trop pénibles. En cas de fièvre supérieure à 38,5 °C, il est possible d'utiliser un médicament à base de paracétamol (acétaminophène) ou d’ibuprofène, par exemple.
 
La conjonctivite qui accompagne la rougeole peut être gênante : il est conseillé d’éviter les lumières fortes et de se rincer les yeux avec du sérum physiologique.
 
En cas de complications (otite, bronchite, pneumonie), un traitement antibiotique peut être prescrit par le médecin. Ce traitement n’a aucun effet sur le virus de la rougeole, mais il permet de soigner les complications si elles sont liées à une surinfection bactérienne.
 
 L’avis de notre médecin
 La rougeole est une maladie habituellement bénigne. Cependant, si vous êtes enceinte ou si vous avez un déficit immunitaire, n’hésitez pas à consulter votre médecin si vous avez été en contact avec un cas de rougeole ou si vous croyez en présenter les symptômes. Le même conseil pourrait aussi s’appliquer à votre enfant de moins d’un an. Votre médecin pourra juger de la pertinence de vous prescrire ou non une injection d’immunoglobuline. Lorsqu’elle est administrée dans les six jours suivant l’exposition à un cas de rougeole, elle peut en prévenir l’apparition ou diminuer la gravité des symptômes.
Enfin, on ne pourra jamais assez insister sur la nécessité d’être vacciné et de faire vacciner ses enfants pour prévenir cette maladie aux complications parfois très sérieuses.
Dr Jacques Allard M.D. FCMFC.
 
EfficaceLa vitamine A est une vitamine essentielle, apportée par l’alimentation et notamment les produits d’origine animale (foie, abats, lait entier, beurre…). Plusieurs études menées dans les pays en développement ont montré qu’une supplémentation en vitamine A permet de réduire le taux de mortalité des enfants âgés de 6 à 59 mois, notamment en réduisant le risque de diarrhée7. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande « d’administrer à tout enfant pour lequel on pose le diagnostic de rougeole, deux doses de complément vitaminique A à 24 heures d'intervalle », afin de réduire le risque de lésions oculaires et la cécité. L’administration de vitamine A permettrait également de réduire la mortalité de 50% (baisse du taux de pneumonie, de bronchite et de diarrhée). En 2005, une synthèse de 8 études, portant sur 429 enfants de moins de 15 ans, a confirmé que l’administration de deux doses élevées de vitamine A permet de réduire la mortalité des enfants de moins de deux ans ayant contracté la rougeole8.
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