Pratique corporelle + attention alimentaire = le Cœur s'améliore
L’association de la perte de poids et de l’exercice est avantageuse dans le cas d’un type courant d’insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée (ICFEP) Un type de plus en plus courant d’insuffisance cardiaque s’observe lorsque le cœur bat normalement, mais ne se remplit pas suffisamment de sang. De ce fait, les patients éprouvent de l’essoufflement et de la fatigue à l’effort physique. Jusqu’à présent, les médicaments ont échoué à traiter ce trouble.
Une nouvelle étude a examiné si une perte de poids, de l’exercice, ou une association des deux, se traduirait par une amélioration chez les patients atteints de ce type d’insuffisance cardiaque.
 
Importance Plus de 80 % des patients atteints d’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée (ICFEP), la forme la plus commune de l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées, sont en surpoids ou obèses. L’intolérance à l’effort est le principal symptôme de l’ICFEP chronique et un déterminant majeur de qualité de vie réduite.
 
Objectif Déterminer si une restriction calorique (régime alimentaire) ou un programme d’exercices aérobies (exercice) améliore la capacité d’effort et la qualité de vie chez les patients obèses âgés atteints d’ICFEP.
 
Conception, environnement et participants Essai randomisé selon un plan factoriel de 2 × 2 avec contrôle par l’attention, mené de février 2009 à novembre 2014 dans un centre médical universitaire en zone urbaine. Sur les 577 participants sélectionnés au départ, 100 participants âgés et obèses (moyenne [ET] : âge = 67 ans [5] ; indice de masse corporelle = 39,3 [5,6]) atteints d’ICFEP chronique et stable ont été recrutés (366 ont été exclus au regard des critères d’inclusion et d’exclusion, 31 pour d’autres raisons et 80 ont refusé de participer).
 
Interventions Vingt semaines de régime alimentaire, d’exercice ou des deux en association ; le contrôle par l’attention consistait en des appels téléphoniques toutes les 2 semaines.
 
Principaux critères d’évaluation et mesures Capacité d’effort mesurée comme la consommation maximale d’oxygène (VO2 max, en ml/kg/min ; critère d’évaluation principal conjoint) et qualité de vie appréciée par le questionnaire MLHF (Minnesota Living with Heart Failure) (gamme de score : 0–105, des scores plus élevés indiquent une moins bonne qualité de vie liée à l’insuffisance cardiaque ; critère d’évaluation principal conjoint).
 
Résultats :
 
Sur les 100 participants recrutés, 
 
26 participants ont été randomisés dans le groupe d’exercice, 
 
24 dans le groupe de régime alimentaire, 
 
25 dans le groupe d’exercice + régime alimentaire, et 
 
25 dans le groupe de contrôle. 
 
Parmi eux, 92 participants ont terminé l’essai. 
 
L’assiduité aux séances d’exercice était de 84 % (ET = 14 %) 
 
et le respect du régime alimentaire était de 99 % (ET = 1 %). 
 
D’après l’analyse des principaux effets, les deux interventions ont permis une augmentation significative de la VO2 max : 
 
- de 1,2 ml/kg de masse corporelle/min (IC à 95 % : 0,7 à 1,7) dans le groupe d’exercice, p < 0,001, 
 
- et de 1,3 ml/kg de masse corporelle/min (IC à 95 % : 0,8 à 1,8) dans le groupe régime alimentaire, p < 0,001. 
 
- L’association de l’exercice et du régime alimentaire était additive (complémentaire) pour la VO2 max (effet conjoint de 2,5 ml/kg/min). 
 
Il n’y avait pas de changement statistiquement significatif dans le score total au questionnaire MLHF avec l’exercice ou avec le régime (analyse des effets principaux : 
 
- 1 unité [IC à 95 % : -8 à 5] dans le groupe d’exercice, p = 0,70, et 
 
- 6 unités [IC à 95 % : -12 à 1] dans le groupe de régime alimentaire,p = 0,08). 
 
Le changement de la VO2 max présente une corrélation positive avec le changement en pourcentage de : 
 
- masse corporelle maigre (r = 0,32 ; p = 0,003) et 
 
- le changement du ratio muscle/graisse intermusculaire de la cuisse (r = 0,27 ; p = 0,02). 
 
Il n’y a pas eu d’événements indésirables graves liés à l’étude. Le poids a diminué de : 
 
- 7 % (7 kg [ET = 1]) dans le groupe de régime alimentaire, 
 
- 3 % (4 kg [ET = 1]) dans le groupe d’exercice, 
 
- 10 % (11 kg [ET = 1] dans le groupe d’exercice + régime alimentaire, 
 
- et 1 % (1 kg [ET = 1]) dans le groupe de contrôle.
 
Conclusions et pertinence :
 
Chez les patients âgés et obèses atteints d’ICFEP cliniquement stable, une restriction calorique ou un programme d’exercices aérobies permettent d’augmenter la VO2 max et leurs effets peuvent se cumuler. 
 
Aucune des interventions n’a eu d’effet significatif sur la qualité de la vie, mesurée par le questionnaire MLHF.
 
 
 
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