Et si on évaluait enfin les soins ?
Critères d’évaluation des thérapeutes par pathologies: incidents, infections, retours de patients dans un centre de santé. Pour une une valorisation financière des résultats,
C’est ce que titre Le Parisien, qui fait savoir que « l’Institut Montaigne, un think tank libéral, présente 10 propositions pour mettre en place des indicateurs de résultats afin de favoriser l’amélioration des pratiques. Nombre de professionnels et de patients y sont favorables ».
Daniel Rosenweg remarque ainsi :  - Après la pose de votre prothèse du genou, parvenez-vous à monter des escaliers normalement ? - À la suite de votre opération de la cataracte, parvenez-vous à lire le journal ? Bien qu’on ne cesse de parler de «pertinence des soins», on ne vous pose jamais ces questions pourtant cruciales pour évaluer l’efficacité d’un acte ou d’un parcours médical. Mais cela pourrait changer ».
Le journaliste explique que l’Institut Montaigne « présente ce mardi 10 propositions pour mettre en œuvre, « d’ici 4 ans, des indicateurs de résultats couvrant 80% des procédures de soins». L’enjeu est de taille puisqu’il faut d’abord établir des critères d’évaluation par pathologies. Il faut ensuite que les patients jouent le jeu, eux qui, aujourd’hui, ne sont que 13% à répondre au questionnaire e-satis d’évaluation de leur séjour à l’hôpital ».
Daniel Rosenweg note que « pour définir ces indicateurs, l’Institut Montaigne préconise de s’inspirer de pratiques internationales. Il suggère ensuite de systématiser le recueil d’indicateurs de résultats auprès des médecins, des établissements et des patients des pathologies retenues (par exemple : pose de prothèse de hanche, chirurgie de l’obésité, insuffisance rénale…) ».
« L’idée est que les établissements disposent d’un délai pour s’adapter aux critères définis après quoi, les autorisations d’activité accordées aux établissements s’appuieront sur ces fameux indicateurs de résultats. Trop d’incidents, d’infections, de retours de patients dans un centre de santé pourraient par exemple se traduire par un retrait temporaire d’autorisation d’activité », souligne le journaliste.
Il précise que « pour favoriser les gains qualitatifs, le think tank mise sur une valorisation financière des résultats, aussi bien pour les établissements que pour les médecins et personnels intervenant dans le parcours de soins des patients ».
Daniel Rosenweg relève que « les associations de patients y sont favorables », rappelant qu’Alain Michel Ceretti, président de France Asso Santé, proposait « en juin dernier [dans] un rapport sur l’égalité d’accès aux soins de qualité, […] de «créer une plateforme unique d’information sur la qualité et la sécurité des soins, visant à donner à l’usager toutes les clés pour s’orienter dans son parcours de soins et choisir son professionnel ou son établissement» ».
Le journaliste poursuit : « Qu’en est-il des professionnels de santé ? La Société française d’ophtalmologie a déjà donné son accord et validé les critères d’évaluation de ses pratiques ». L’organisation remarque ainsi que « dans tous les pays où cette mesure de la pertinence des soins a été mise en place, cela a créé de l’émulation et tous les professionnels de santé et établissements ont fini par s’y mettre. Bien mesurer la pertinence de soins ou de parcours de soins, c’est dans l’intérêt de tout le monde ».
Le Parisien relaie par ailleurs les résultats d’un sondage réalisé par Kantar pour l’Institut Montaigne, relevant que pour choisir un établissement de soins (public ou privé), « faute d’indicateurs officiels sur la qualité des soins, la moitié des Français se fient à la recommandation de leur médecin ».
Le journal retient que « pour 44% des Français, c’est même «difficile», s’agissant de l’hôpital. Pire : 60% ont du mal à choisir un médecin, généraliste ou spécialiste ».
Le quotidien observe que « les patients ont néanmoins établi leur propre grille de choix. Parmi les critères jugés «très importants», c’est - L’écoute et la disponibilité du corps médical» qui arrive en tête (75% du panel). Comme si ces qualités étaient devenues rares. - L’efficacité des soins prodigués n’arrive qu’en seconde position (69%). - Quant à l’avis des patients (44%), il a, étonnement, peu d’influence puisqu’il n’arrive qu’en sixième position ».
Le Parisien ajoute que « 9 sondés sur dix (90%) sont intéressés par la publication d’indicateurs de qualité des soins. Mais à qui faire confiance ? Le panel interrogé n’hésite pas : - 56% plébiscitent un site Internet officiel, géré par la Haute autorité de santé, le ministère de la Santé… ».
« Loin derrière, - 15% feraient plutôt confiance à un site collaboratif ouvert aux patients. - 10% sont favorables à des publications affichées dans les établissements, et pour - 7% cette information doit émaner d’associations de patients. C’est autant que ceux qui feraient plutôt confiance aux médias », relève Le Parisien.
 
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