Cancer du sein : Les détracteurs du dépistage.
Un certain nombre de cancers localisés n’évoluent pas, sans que l’on sache pourquoi ! Chaque femme est libre d’accepter, ou non, le dépistage.
Cancer du sein : « Les détracteurs du dépistage sont irresponsables »
Le Parisien livre un entretien avec le Pr Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer (INCa), qui « prend la parole pour dénoncer une polémique autour du dépistage du cancer du sein qui provoquerait des opérations inutiles ».
Le journal remarque tout d’abord : « En France, moins d’une femme sur deux participe au dépistage organisé. Ce chiffre est-il satisfaisant ? ». Le Pr Ifrah répond : « Non, d’autant moins satisfaisant que l’on a perdu 2% de participation en 2 ans et que nous sommes loin des recommandations européennes qui en préconisent 70% ».
« Qu’un débat scientifique existe sur les limites du dépistage, c’est sain. Mais on assiste en France à une campagne de dénigrement surréaliste, notamment sur les réseaux sociaux. Ses détracteurs, peu nombreux mais très actifs, sont irresponsables. N’oublions pas que 59.000 nouveaux cancers du sein sont détectés chaque année et que 12.000 femmes en meurent », rappelle le spécialiste.
Il explique notamment qu’« aujourd’hui, un certain nombre de cancers localisés n’évoluent pas, sans que l’on sache pourquoi. C’est un sujet majeur de recherche. Mais 80% vont évoluer, d’où la nécessité d’un suivi régulier. Je ne dis pas qu’il y a zéro opération inutile, mais elles sont très peu nombreuses. En revanche, on sait qu’avec le dépistage organisé, on épargne à près de 12% des femmes une chirurgie lourde et qu’un tiers «seulement» auront une chimiothérapie contre plus de la moitié hors dépistage ».
Le Pr Ifrah ajoute : « Nous n’infligeons rien, nous proposons. Chaque femme est libre d’accepter, ou non, le dépistage. Notre devoir est d’informer pour que chacune puisse faire un choix éclairé. Certes, son bénéfice est challengé par les progrès thérapeutiques mais d’après les études mondiales, le dépistage permet d’éviter entre 15 et 20% de décès. C’est pour cela que lire sur les réseaux qu’il existerait de faux cancers me sidère. Ce terme, catastrophique, est nuisible ».
Le spécialiste précise ainsi « le risque » : « Que des informations erronées n’écartent des femmes, souvent les plus à risques et les plus précaires, du système de soins. Que des cancers soient traités plus tardivement. Or, avec cette maladie, nous n’avons pas temps à perdre ».
 
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